La Mitis, c’est plus de 234 000 hectares de forêt où l’aménagement, l’exploitation et la transformation de la matière ligneuse occupent une place prépondérante dans l’économie régionale. Cette ressource est également employée à des fins d’expérimentation, d’enseignement et de recherche. La forêt s’avère être, de loin, la ressource la plus importante du territoire de La Mitis. Elle constitue l’industrie première de plusieurs municipalités et génère un grand nombre d’emplois. L’activité forestière domine sur les autres activités, en regard de sa valeur totale en produits transformés.

La forêt mitissienne représente une ressource collective d’une grande importance, par sa dimension géographique, mais aussi parce qu’elle est l’un des principaux éléments de base du tissu social et économique de la région. En effet, près de 80 % du territoire de la MRC est sous couvert forestier et sa tenure se compose à 60 % de forêt privée dont les trois quarts se retrouvent dans les territoires municipalisés. La forêt publique occupe quant à elle approximativement 40 % du territoire et se concentre presqu’essentiellement dans le territoire non organisé du Lac-des-Eaux Mortes. La forêt mitissienne supporte une multitude d’activités économiques et sociales telles que les activités de plein air, de chasse et de pêche ainsi que l’exploitation des ressources fauniques et forestières.

Le territoire sous gestion privée couvre une superficie de 145 107 hectares et est composé principalement de petites propriétés appartenant à des particuliers (74,7 %) et d’une grande forêt privée (23,5 %). Cette dernière se localise dans le territoire non-organisé (TNO) du Lac-à-la-Croix.

Le territoire sous gestion publique, moins important avec ses 89 473 hectares, comprend les grandes forêts du domaine public (97,3 %) soumises à un contrat d’approvisionnement et d’aménagement forestier (CAAF). La partie restante est constituée de forêts d’expérimentation (1 425 hectares), et de recherche (176 hectares), de même que de réserves forestières non allouées par le MRN ou annexées à un CAAF (822 hectares). Les terrains de gestion publique situés à l’intérieur des municipalités ne représentent que 3 653 hectares comparativement aux 85 820 hectares localisés à l’intérieur des territoires non organisés.

Bien que démontrant une assez bonne productivité, le territoire forestier de la MRC présente certaines contraintes pour la croissance des arbres à des fins commerciales et les travaux de récolte. Parmi les principaux facteurs limitatifs, on note la longueur de la saison végétative, la minceur des sol et l’excès d’humidité par endroits, ainsi que les pentes abruptes ou une déficience au niveau du drainage à l’occasion.

L’ensemble de la forêt privée contribuait récemment pour environ le quart de l’approvisionnement des usines de la région. La petite forêt privée constitue une source d’approvisionnement domestique en bois ainsi qu’un revenu d’appoint pour plusieurs agriculteurs et autres propriétaires fonciers de la MRC. La Société d’exploitation des ressources de La Mitis (SERM) s’avère un intervenant privilégié en jouant un rôle d’intermédiaire pour la mise en marché des bois de coupe. Les lots privés forestiers comptent une gamme d’activités et de ressources existantes ou potentiellement présentes qui nécessitent une forme d’intégration et de cohabitation avec l’exploitation forestière. La grande forêt privée est quant à elle exploitée par des métayers selon les principes d’intervention établis par la Forêt modèle du Bas-Saint-Laurent. Cette grande forêt privée de 250 km2 correspond au territoire de la Seigneurie du Lac Mitis, comprise dans le TNO du Lac-à-la-Croix.

L’état de la forêt publique est une source d’inquiétude pour la population et les divers utilisateurs. La plupart des industriels bénéficiant de contrats d’approvisionnement et d’aménagement forestier (CAAF) au sein de la MRC ont su démontrer, de façon générale, une attitude soucieuse à l’égard de l’état de la forêt et du maintien de son potentiel récréo-touristique et faunique. La poursuite de cette collaboration s’avère nécessaire afin de s’assurer d’une gestion efficace et intégrée de ce patrimoine collectif.

L’activité économique de la MRC s’est développée en grande partie grâce à la transformation de la matière ligneuse. L’intensité de cette industrie demeure soutenue, comme en témoigne la présence de 18 usines de première transformation du bois et de 8 usines de deuxième et troisième transformation. Les premières se situent en majorité près de la ressource, soit dans le haut-pays tandis que les secondes sont localisées près des grands axes routiers du littoral.L’approvisionnement en bois et la vive concurrence des marchés sont actuellement les principaux enjeux auxquels l’industrie du bois mitissienne est confronté.

Dans le domaine de l’acériculture, la MRC de La Mitis compte une centaine de producteurs exploitant environ 270 hectares d’érablières (120 hectares en forêt privée et 152 hectares en forêt publique). Cette production est concentrée principalement dans les municipalités du haut-pays, telles que Saint-Donat, Saint-Gabriel, Les Hauteurs, Saint-Charles-Garnier et La Rédemption. Le volume de sirop d’érable produit dans La Mitis s’avère moins important que celui des autres MRC bas-laurentiennes, mais offre toutefois des perspectives intéressantes dans le contexte où l’acériculture connaît une évolution soutenue. L’instauration de contingents risque, par contre, de freiner la mise en production de nouvelles érablières.

La Mitis représente un territoire grandement propice aux activités de loisirs en forêt. La chasse y est très populaire, surtout celle à l’orignal, qui abonde dans certains secteurs. Quant à la pêche sportive, trois espèces indigènes sont particulièrement convoitées, soit le saumon de l’Atlantique, l’omble de fontaine et le touladi. Le territoire forestier est également très fréquenté par les randonneurs, qu’ils soient, à pied, en VTT ou en motoneige. Plusieurs organismes sont impliqués dans l’offre de séjours et forfaits de chasse, de pêche et d’observation de la faune. Parmi ceux-ci, on peut énumérer la ZEC du Bas Saint-Laurent, la pourvoirie Le Chasseur, la pourvoirie de la Seigneurie du Lac-Métis et la Corporation de gestion de la pêche sportive de la rivière Mitis (CGPSRM).

Sources :
https://lamitis.ca/outils/planification/schema-amenagement.html