L’industrie agroalimentaire

L’industrie agroalimentaire

Pour La Mitis, l’agriculture est un véritable moteur économique et contribue de façon importante à la vitalité de la majorité des municipalités agricoles qui en font partie. Son importance se reflète au niveau économique et sur le plan de l’occupation du territoire. De plus, son impact s’étend sur des dimensions sociales, environnementales et paysagères du milieu. Néanmoins, il existe un potentiel de développement qui est sous exploité. La diversification de l’agriculture, comme la pratique de nouvelles productions végétales et animales, permettrait d’élargir la gamme des produits agricoles et de développer de nouvelles activités telles que l’agrotourisme ou l’agroforesterie. La présence d’acteurs et de producteurs chefs de file qui voient au développement de l’agriculture représente un atout important de La Mitis.

 

L’agriculture mitissienne occupe une place enviable dans le Bas-Saint-Laurent. Elle se distingue au niveau de la production laitière et de la production bovine et se démarque nettement pour ce qui est de la production ovine. La MRC se situe généralement au troisième rang en ce qui a trait au nombre de fermes, à la superficie des terres en culture, à la superficie des terres améliorées, au capital agricole, à la valeur marchande des terres et aux revenus agricoles totaux bruts.

 

Ainsi, 236 entreprises agricoles étaient actives en 2017. Les productions animales occupent une grande place au chapitre des activités principales dans les entreprises. Les productions laitière (82), ovine (37) et bovine (33) comptabilisent à elles seules 152 des 236 entreprises agricoles et constituent les trois secteurs les plus importants quant au nombre d’entreprises. C’est à Saint-Gabriel-de-Rimouski que l’on trouve le plus d’entreprises, qui sont au nombre de 34, alors que la municipalité de Sainte-Luce présente le plus haut niveau de revenus générés dans la MRC. De plus, c’est à Saint-Octave-de-Métis que l’on trouve la moyenne de revenus par entreprise la plus élevée, soit 363 636 $. On dénombre également quelques entreprises œuvrant dans le domaine de la transformation alimentaire dont un abattoir multi-espèce. On compte une dizaine d’entreprises de commerce de gros effectuant la distribution des produits laitiers et maraîchers, près de 50 établissements de vente de produits alimentaires et des établissements de restauration.

 

En plus d’être un moteur économique majeur, l’agriculture a des répercussions fondamentales sur l’organisation du territoire municipalisé. L’activité agricole occupe près de 20 % du territoire de la MRC, ce qui correspond à 40 % du territoire municipalisé ; 54 % de cette superficie est dite améliorée. Le milieu physique est assez bon puisque 66 % du territoire municipal recèle un potentiel variant de moyen à bon.

 

Les établissements agricoles représentent un capital important pour les municipalités, puisqu’ils totalisent à eux seuls près de 9 % des valeurs mobilières portées aux rôles d’évaluation. En comparaison, les industries manufacturières ne représentent qu’environ 3 % du total des rôles d’évaluation.

 

La main-d’œuvre agricole mitissienne est principalement d’origine familiale. Cela dit, pour 37 % des entreprises de la MRC de La Mitis, il est nécessaire d’avoir recours à de la main-d’œuvre non familiale, qui vient du Québec principalement. Étonnamment, bien que des enjeux de main-d’œuvre soient soulevés par les entrepreneurs, ce résultat est inférieur à celui observé en 2010, alors que 63 % des entreprises déclaraient avoir recours à de la main-d’œuvre externe, dont une très faible proportion venait de l’extérieur du Québec.

 

Les productions animales sont déterminantes pour l’agriculture mitissienne puisqu’elles représentent 83 % des recettes totales. La production laitière est, de loin, la plus importante. Elle génère 57 % des revenus agricoles et totalisent 31,4 M$. Le cheptel laitier est demeuré relativement stable depuis 2010, alors que 4 514 vaches sont déclarées, ce qui correspond au quatrième rang dans la région. Le nombre moyen de vaches par ferme est passé de 48 à 55 durant cette période. La production laitière a connu une croissance d’environ 13 %, atteignant 392 789 hectolitres en 2017. Pour leur part, les quotas détenus ont également augmenté, atteignant 4 773 kilogrammes de matière grasse par jour, soit 11 % des quotas détenus à l’échelle régionale. Cela représente un quota détenu moyen par entreprise de près de 58 kilogrammes de matière grasse par jour, un résultat inférieur à la moyenne régionale, qui se situe autour de 67 kilogrammes de matière grasse par jour.

 

En plus des fermes laitières, la production ovine occupe une place importante dans le paysage agroalimentaire de La Mitis. La production ovine constitue la deuxième production en importance au chapitre des revenus agricoles dans la MRC, générant 6,8 M$, soit 13 % de ces revenus. Dans ce domaine, la région joue le rôle de leader provincial. La présence d’expertise et de producteurs leaders fait de cette MRC un terreau fertile pour l’accueil de ces nouvelles entreprises. Ainsi, cette production a connu une progression fulgurante depuis le début des années ’90. Le nombre d’entreprise a doublé et les troupeaux mitissiens représentent près de 35% du cheptel total du Bas-Saint-Laurent.

 

La production vache-veau domine le modèle d’entreprise bovine que l’on trouve dans la MRC de La Mitis, à l’image du reste de la région. Ce secteur a connu une diminution du nombre d’entreprises pour lesquelles la production bovine est l’activité principale. De 2010 à 2017, ce nombre est passé de 42 à 33 pour une diminution de 21 %. Malgré cela, La Mitis compte 14 % des entreprises de la région spécialisées en production bovine ce qui correspond à environ 7 % des revenus totaux provenant de cette production dans la région.

 

En 2017, 6 entreprises porcines étaient présentes sur le territoire de La Mitis, une augmentation de 50 % par rapport à 2010. Malgré cette hausse, les revenus générés par ce secteur ont légèrement diminué de 2010 à 2017, passant de 4,9 M$ à 4,6 M$. De 2010 à 2017, le cheptel porcin a connu une diminution importante : le nombre de truies est passé de 3 491 à 1 622. Par contre, le nombre de places-porcs a connu une croissance de 17 % pendant la même période, ce qui correspond à plus de 3 000 places-porcs supplémentaires.

 

En 2017, les superficies en culture dans La Mitis représentaient 15 % des superficies de production végétale du Bas-Saint-Laurent. Elles se répartissaient principalement entre les céréales, les oléagineux et les oléoprotéagineux (23 %) ainsi que les fourrages (76 %). Dans La Mitis, 282 entreprises détiennent des superficies de production fourragère et 148 produisent des céréales. Une initiative visant la mise en place d’une filière de production de lin est en développement. D’ailleurs, on constate une croissance des superficies de lin dans La Mitis, qui ont quadruplé depuis 2010. Tout porte à croire que ces superficies continueront à augmenter, même au-delà de la MRC, puisque de plus en plus de producteurs manifestent leur intérêt pour cette culture.

 

Le climat de La Mitis varie en fonction de la proximité du fleuve Saint-Laurent. La côte offre un climat favorable aux productions horticoles, à condition de mettre en place des protections contre le vent (boisés, haies brise-vent, etc.) pour les cultures et les abris, le cas échéant. Le couvert de neige présente un avantage pour la culture des plantes fourragères et des céréales d’automne.

 

Les superficies de cultures fruitières et légumières de La Mitis représentent 15 % et 21 % de celles que l’on trouve dans le Bas-Saint-Laurent. La Mitis est marquée d’un dynamisme palpable dans ces domaines de production. La MRC comporte notamment des plateaux de terres sablonneuses très propices à la culture horticole, particulièrement à celle de la pomme de terre, qui connaît d’ailleurs une augmentation. La pomme de terre domine le secteur maraîcher. Les terres sablonneuses nécessitent cependant une irrigation efficiente pour atteindre des rendements stables au fil des années. Des légumes diversifiés occupent le reste des superficies déclarées. Par ailleurs, la MRC contribue à alimenter la population régionale en produits locaux offerts dans des circuits courts de distribution, notamment en petits fruits tels que la fraise et la framboise. Elle est d’ailleurs la première en importance, en matière de superficie, comme productrice de fraises.

 

L’acériculture est l’activité principale de 23 entreprises agricoles, qui génèrent des revenus de 2 M$, soit près de 4 % des revenus agricoles de la MRC de La Mitis. Il s’agit de la sixième production en importance dans la MRC en ce qui concerne les revenus. En 2017, 33 entreprises ont déclaré des superficies acéricoles en exploitation, ce qui correspondait à 225 790 entailles, soit environ 3 % du total régional. Depuis 2010, le nombre d’entreprises qui déclarent exploiter une érablière a augmenté de 22 %, le nombre d’entailles exploitées ayant connu une croissance similaire (20 %). Environ 35 % des entreprises qui en tirent leur revenu principal sont certifiées biologiques dans la MRC.

 

La Mitis a connu la croissance la plus marquée du nombre d’entreprises certifiées biologiques sur son territoire dans les dernières années, une augmentation identique à celle observée dans la MRC des Basques. Cette croissance a été de l’ordre de 214 % de 2010 à 2017, le nombre d’entreprises étant passé de 7 à 22. À l’heure actuelle, la MRC de La Mitis regroupe un peu plus de 8 % des entreprises certifiées biologiques de la région. La Mitis détient près de 20 % des entreprises de production végétale certifiées biologiques du Bas-Saint-Laurent. La MRC présente une bonne proportion d’entreprises productrices de fourrages biologiques ainsi que de légumes de champ. Elle se démarque également au chapitre de la production porcine biologique. Par ailleurs, elle a la particularité de compter une entreprise productrice de légumineuses certifiées biologiques sur son territoire.

 

La transformation

 

Le nombre de producteurs-transformateurs de la MRC de La Mitis est passé de 7 à 10 de 2010 à 2017, alors que la moitié des entreprises transforment des produits acéricoles. Bien que La Mitis compte sur son territoire à peine 8 % des agro-transformateurs du Bas-Saint-Laurent, elle se classe au deuxième rang parmi les 8 MRC de la région pour l’importance des revenus de transformation, qui représentent plus de 1 M$.

 

On dénombre 19 entreprises de transformation alimentaire sur le territoire de la MRC de La Mitis, dont 9 dans le secteur des viandes et 5 dans celui des poissons et fruits de mer. Cette MRC compte sur son territoire le seul abattoir multi-espèces de l’est du Québec. Ce dernier offre des services d’abattage à forfait aux producteurs de la Gaspésie et du Bas-Saint-Laurent.

 

La mise en marché et l’agrotourisme

 

Les acteurs du milieu montrent une volonté d’organiser la mise en marché de proximité de façon collective et d’accroître l’offre de produits locaux. D’ailleurs, le dynamisme du marché public de La Mitis a permis d’augmenter son achalandage. La MRC bénéficie également de la présence d’entreprises de renom qui offrent de l’autocueillette, des kiosques à la ferme ou la vente de paniers de fruits et de légumes. Ces entreprises contribuent grandement au rayonnement du savoir-faire mitissien. La commercialisation de paniers fermiers prend de l’importance : 16 % des entreprises en région utilisant ce mode de mise en marché, à égalité avec la MRC de Kamouraska.

 

Depuis 2010, le nombre d’entreprises offrant des activités agrotouristiques a doublé dans La Mitis, contribuant à hauteur de 12 % à l’offre régionale. Ces entreprises florissantes sont diversifiées, certaines étant expérimentées et en pleine croissance, et d’autres, à l’étape du démarrage. Elles ont su saisir les occasions de développement dans ce secteur et montrent une capacité à bien percevoir ce que la clientèle cherche, à trouver des moyens de répondre à ses besoins.

 

La Mitis se trouve aux portes de la Gaspésie. Elle met à profit sa situation pour mettre en marché les produits de sa région en déployant des stratégies de commercialisation et des activités agrotouristiques.

 

 

Sources :

https://lamitis.ca/outils/planification/schema-amenagement.html

 

Portrait agroalimentaire de la MRC de La Mitis, réalisé par le Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation – Direction régionale du Bas-Saint-Laurent, Gouvernement du Québec, 17 pages, 2019.

Tourisme Bas-Saint-Laurent
 
Le fleuve à l’infini, des vallons à couper le souffle, une rivière où il fait bon se rafraîchir, dans La Mitis, on se sent vite chez soi. Mais attention, il y a là une maladie contagieuse qui se transmet instantanément : la joie de vivre! Capsule produite et tournée par La boîte à Marc (Marc Larouche)

Chambre de Commerce et industrie de La Mitis

© 2024. Tous droits réservés